Arthroscopie de Hanche

Qu'est ce que l'arthroscopie de hanche?

L’arthroscopie de hanche consiste à introduire une caméra et des instruments par des petites incisions dans l’articulation afin de traiter des pathologies articulaires.

Autrefois chirurgie confidentielle, l’arthroscopie est depuis les années 2000 en plein essor, après la description par une équipe suisse du conflit fémoro-acétabulaire.

Il existe encore un retard à rattraper pour le traitement des patients douloureux puisque seulement un peu plus de 1000 procédures sont réalisées par an en France contre plus de 200000 aux USA.

Le conflit fémoro-acétabulaire est l’indication phare et représente l’indication principale de l’arthroscopie de hanche.

Les autres indications sont l’extraction de corps étranger, le traitement d’infection articulaire, les biopsies synoviales.

Le conflit fémoro-acétabulaire de hanche ou conflit antérieur

Le conflit de hanche correspond à un contact anormal entre le col du fémur et le cotyle lors des mouvements de flexion de hanche.

Les mouvements amples et répétés de l’articulation dans certaines activités physiques comme les arts martiaux, le football, la danse, etc…sont pourvoyeurs de conflit.

Les symptômes classiques sont la douleur de hanche (le plus souvent il s’agit d’une douleur à l’aine) à l’effort ou en position assise.

Il existe 2 types d’anomalies:

La came fémorale dans l’effet came : l’origine du problème est fémoral. Il existe une « bosse osseuse » à la partie antéro-supérieure du col.

L’hypertrophie de la paroi antérieure du cotyle dans l’effet pince : l’origine du problème est cotyloïdienne. Cette hypertrophie entraîne un contact prématuré du cotyle sur le col.

Ces anomalies peuvent coexistées.

Le problème de ce conflit est la génèse de lésion du labrum, fibrocartilage triangulaire entourant le cotyle puis de lésion cartilagineuse c’est à dire de l’arthrose.

Le but du traitement est de restaurer l’anatomie fonctionnelle de la hanche en supprimant la « bosse fémorale » (fémoroplastie) ou l’hypertrophie du cotyle (acétabuloplastie) par fraisage. Ces gestes peuvent être associés en cas de lésions mixtes. En cas de lésion du labrum, une suture peut être réalisée. Son intégrité est importante pour assurer une bonne cohésion de l’articulation.

Le traitement arthroscopique du conflit de hanche s’adresse habituellement au patient jeune <50 ans sans lésion arthrosique; en effet, l’atteinte du cartilage grève le résultat postopératoire.

Les résultats sont probants avec 85% de bons ou très bons résultats sur les douleurs.

L'intervention

L’intervention est réalisée sous anesthésie générale sur le dos. Le membre opéré est fixé sur une table orthopédique qui permet d’exercer une traction permettant d’ouvrir l’espace entre cotyle et tête fémorale.

Habituellement, deux courtes incisions à la partie haute de la cuisse suffisent pour introduire la caméra et les instruments de travail.

La durée moyenne de l’intervention est de 1h30 à 2h.

Une fois remonté de salle de réveil, vous êtes installé dans votre chambre et le kiné vient vous aider à effectuer le premier lever.

La sortie est autorisée le jour même de l’intervention lorsque le retour en chambre n’est pas trop tardif. Dans le cas contraire, une nuitée dans le service est nécessaire.

Quelles sont les complications potentielles?

Lié au fraisage du cotyle (acétabuloplastie). Si ce fraisage est trop important, il découvre la tête fémorale en avant. Le risque est alors une luxation (déboitement) de l’articulation ou une instabilité (subluxation).
Lié au fraisage de la came fémorale. Tout excès de fraisage peut fragiliser le col fémoral. Cette complication est rare car il faut amputer >30% de l’épaisseur du col pour générer ce risque. En pratique, il n’est jamais nécessaire d’en arriver là.
Ces complications sont liées à la traction sur le membre opéré.

Au périné, elle peut entraîner des lésions cutanées et/ou des lésions des organes génitaux externes. Tout est fait pour limiter ce risque lors de l’installation.

Sur le plan neurologique, la traction étire les nerfs du membre inférieur (crural, sciatique, obturateur, etc..) et une traction trop longue ou trop forte peut les endommager.

Ces complications restent exceptionnelles. Elles sont limitées par une installation adaptée du patient et un temps de traction comptabilisé et limité dans le temps (<1h30).

Avant l'intervention

Vue arthroscopique d'une came fémorale. F: fraise; C: came

Il n’y a pas de bilan particulier à faire avant l’intervention.

Un rendez-vous d’anesthésie vous sera donné avec l’un de nos 3 confrères anesthésistes (Drs Claverie, Laffon, Jacques).

Un bilan complémentaire radiologique peut être prescris pour compléter le bilan le cas échéant.

Dans le cadre de la RRAC, vous rencontrerez également les infirmières dédiées qui détailleront la surveillance post-opératoire (surveillance via plateforme web).

Il ne vous restera plus qu’à effectuer votre pré-admission administrative au bureau des entrées.

Les suites post-opératoires

L’arthroscopie est habituellement une chirurgie peu douloureuse. Elle permet dans la plupart des cas une reprise d’appui immédiat sous couvert de cannes.

Selon le geste effectué, il peut être demandé de soulager l’appui ou d’appuyer seulement la pointe du pied au sol (pour favoriser la cicatrisation capsulaire).

Pour permettre une bonne cicatrisation, il n’y a pas de rééducation prescrite le premier mois. L’enjeu est la bonne cicatrisation osseuse et tissulaire; le repos est donc préconisé. La marche est néanmoins autorisée sans excès.

Le résultat est évalué au 3ème mois.

L’arrêt de travail est à évaluer au cas par cas, en fonction de l’activité professionnelle. Il est d’au minimum 1 mois.

Les résultats sur la douleur sont bons avec 85% de bons à très bons résultats. Les échecs peuvent être dûs à des défauts de fraisage, des lésions labrales évoluées, une atteinte cartilagineuse pré-existante (chondropathie).

Vue arthroscopique: résultat après fraisage du col. C: col fémoral; T: tête fémorale; L: labrum